L’École du micro d’argent : retour sur un classique immortel
C’était un 18 mars 1997. Après une démo cassette (Concept, 1990), puis deux albums (… de la planète Mars en 1991 et Ombre est lumière en 1993) qui mettent le groupe sous le feu des projecteurs, et après un brillant premier essai solo d’Akhenaton (Métèque et mat), un troisième album installe définitivement IAM parmi les grands du rap français, puis ses pionniers, et enfin ses légendes : L’École du micro d’argent. Soit, pour tout enfant du rap, l’un si ce n’est le meilleur album que le hip-hop hexagonal ait proposé.
Un monument qui a marqué, bercé, influencé plusieurs générations. Un disque qui reste à ce jour le plus gros succès commercial des bad boys de Marseille, et du rap français tout simplement (si l’on ne compte pas Manau et son album Panique Celtique…). En deux jours seulement, L’École du micro d’argent devenait disque d’or, avant de se vendre au total à plus d’un million et demi d’exemplaires en France et à travers le monde.
Car oui, cet album qui a raflé au passage deux Victoires de la musique pèse tellement qu’il a cassé les frontières de notre pays pour s’exporter outre-Atlantique, notamment. Et ce n’est pas un hasard. Akhenaton et son groupe entretiennent un lien étroit avec les États-Unis, de l’enregistrement de leur album (en partie) à New York aux côtés de RZA, aux collaborations du groupe avec la scène rap américaine. On retrouve ainsi sur le (classique, encore une fois) titre "La Saga" les Sunz Of Men de la Wu-Tang family, inéluctablement influenceurs du succès d’IAM sur les terres US.
Retour en France. Il ne faut pas aller chercher très loin pour trouver ce qui fait la singularité et l’exception de cet album. La plume, base du rap. Mais la force d’IAM ne réside pas que dans la qualité et la rare finesse de ses textes. Le flow léché – et d’une telle pureté que l’on peut le comparer à de l’eau – d’Akhenaton, le débit net et précis de Shurik’n, la complémentarité des deux MCs, appuyée par l’énergie de Freeman comme sur "Independenza", le tout sur les instrus intemporelles de Kheops et Imhotep entre mélodies entêtantes, samples scientifiques et scratchs : avec un tel cocktail, auquel on peut ajouter l’influence du hip-hop américain qui a fini par habiter le groupe, comment ne pas obtenir des classiques ?
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